Président hors mandat depuis le 19 décembre 2016, « Joseph Kabila » continue à régenter la force publique. Au cours d’une réunion qu’il a tenue, jeudi 23 août, au Palais de la nation, avec le commissaire général de la PNC (Police nationale congolaise), Dieudonné Amuli Bahigwa et tous les commandants de la PNC en provinces, « Kabila » leur aurait donné des « instructions claires et nettes en rapport avec les responsabilités qui incombent à la police nationale ». Quelle est la nature de ces instructions? Mystère!
Présent à cette rencontre, le ministre de l’Intérieur, Henri Mova Sakanyi, a indiqué que « Joseph Kabila » a réuni les chefs de la police « en vue de leur donner des instructions claires et nettes, sur les responsabilités qui incombent à la police nationale afin que cette tâche ne souffre d’aucune perturbation ». Et d’ajouter: « Il leur a dit qu’ils ne doivent pas tergiverser sur les instructions à appliquer sur le terrain, car la police a pour mission de veiller au grain sur les mesures de sécurité qui doivent être d’application ».
Plus surprenant, « Kabila » a rappelé que « tant qu’il restera aux commandes de l’appareil de l’Etat, il n’entendra pas voir ceux qui sont commis à la tâche de la sécurité se décourager de quelque manière que ce soit ».
A quelques trois mois du lancement de la campagne électorale, les partis politiques n’appartenant pas à la mouvance kabiliste ne peuvent organiser des manifestations publiques. Celles-ci sont généralement dispersées à coup de gaz lacrymogène et des tirs à balles réelles.
Pour des juristes proches du pouvoir, « Joseph Kabila » peut demeurer à la tête de l’Etat jusqu’à l’élection de son successeur. Un avis qui est balayé d’un revers de main par les tenants de la thèse « légitimiste ». Pour ces derniers, l’article 70 de la Constitution est univoque: « le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. A la fin de son mandat, le président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu ».
En clair, depuis l’expiration de son second mandat, le Président de la République en exercice ne jouit plus de la légitimité pour commander et se faire obéir par les Congolais. L’argument ici est que la « compétence temporelle » court de l’investiture à la « désinvestiture ».
Pour les défenseurs de cette dernière thèse, depuis le 19 décembre 2016, « Kabila » se trouve dans la situation d’un « chef d’Etat intérimaire » dont le pouvoir doit se limiter à l’expédition des affaires courantes.
Congo Indépendant