Échos ebola RDC 2018

SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE

La situation épidémiologique de la Maladie à Virus Ebola en date du 22 mai 2018:

Au total, 58 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 30 confirmés, 14 probables et 14 suspects.
Les investigations ont invalidé 8 des 17 cas probables historiques rapportés à Bikoro. Pour rappel, ces décès communautaires étaient survenus dans les semaines précédant la notification officielle qui avait déclenché la déclaration de l’épidémie le 8 mai 2018. Par conséquent ces 8 cas ont été retirés du tableau.
9 nouveaux cas suspects, dont 2 à Bikoro, 4 à Iboko, 3 à Wangata
2 nouveaux cas confirmés à Iboko
1 décès communautaire à Bikoro: les prélèvements sur le corps n’ont pas pu être réalisés en raison de la résistance de la communauté. Ce décès a ainsi été classé parmi les cas probables.
2 décès de cas confirmés à Wangata
2 tests négatifs à Iboko

Remarques

Les tests négatifs sont systématiquement retirés du tableau récapitulatif.
La catégorie des cas probables reprend tous les décès notifiés pour lesquels il n’a pas été possible d’obtenir des échantillons biologiques pour confirmation au laboratoire.

ACTUALITÉ DE LA RIPOSTE EBOLA

Tenue de la première séance de travail avec l’ASSORBIKO (Association des Ressortissants de BIKORO) basée à Kinshasa

Au vu des résistances signalées au sein de la communauté de BIKORO à coopérer avec les professionnels de santé, le Ministère de la santé, représenté par le Directeur du Programme National de Communication pour la Promotion de la Santé (PNCPS), Monsieur Raoul Kamanda, a tenu une première session de mise au point stratégique de communication avec l’ASSORBIKO pour joindre les efforts communautaires dans la gestion de la riposte contre Ebola dans cette contrée.
Cette collaboration contribuera à la stratégie de relais communautaire, visant à faire participer tous les acteurs sociaux (églises, associations, etc.) dans la sensibilisation et la prise de conscience du danger de la maladie mais particulièrement, d’adapter la communication en la rendant accessible et traduite en dialecte « N’TOMBA » pour mieux se rapprocher de la population de BIKORO.

Incident au centre de traitement de BIKORO

Entre dimanche 20 et mardi 22 Mai 2018, trois patients ont quitté de leur propre gré la zone d’isolation de l’Hôpital de Wangata (Mbandaka), soutenu par le Ministère de la Santé et Médecins Sans Frontières. Le premier patient, qui était sur le point d’être guéri, a quitté l’hôpital dimanche soir. Les deux autres ont quitté la structure avec leurs familles dans la nuit de lundi à mardi: l’un d’entre eux est décédé à son domicile, et son corps a été ramené au centre de santé pour un enterrement sécurisé, assisté par les équipes de MSF. Le deuxième a été ramené au centre le mardi 22 mai au matin et il est décédé pendant la nuit. Il a été enterré ce mercredi 23 mai selon les procédures adéquates. Dans les trois cas, tous les efforts ont été faits par le staff sur place pour convaincre les patients – ainsi que leurs familles – de ne pas quitter le centre afin de poursuivre les soins.
Comme le Ministre de la Santé l’a expliqué, les hôpitaux et les centres de traitement d’Ebola ne sont pas des prisons. Même en période d’épidémie, les professionnels de santé ont le devoir de respecter la volonté et la dignité des patients.
Il y a beaucoup de peur et de confusion sur la maladie à virus Ebola dans les communautés affectées. La priorité du Ministère de la Santé est de renforcer les actions de communication communautaire afin de sensibiliser la population locale sur les symptômes, l’importance de se rendre dans les structures de santé rapidement et de respecter les mesures d’isolement, afin d’endiguer la propagation de la maladie. Au plus tôt les patients sont pris en charge, au plus leurs chances de guérison sont importantes – cela limite également le risque de propagation.

Utilisation d’un nouveau traitement expérimental contre Ebola

Le Ministère de la Santé a fait la demande aux autorités américaines de tester le traitement mAB114 dans le cadre de l’épidémie actuelle.
mAB114 est un anticorps issu des recherches que le Professeur Jean-Jacques Muyembe de l’Institut National de Recherche Biomédicale a faites sur base du sérum d’un survivant de l’épidémie d’Ebola de Kikwit en 1995. Ces recherches ont commencé il y a 3 ans.
Afin d’expérimenter l’efficacité du traitement, Ils ont fait des tests sur des singes auxquels ils ont injecté le virus Ebola. Tous les singes ayant reçu le traitement mAB114 ont été guéris.
L’utilisation effective de cet anticorps en République Démocratique du Congo dépendra de l’approbation du comité d’éthique de l’Ecole de Santé Publique de l’Université de Kinshasa.

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