Dans une dépêche datée du dimanche 13 mai, Actualité.CD annonce que « Joseph Kabila » a décidé de « faire alliance » avec les « opposants du gouvernement ». Objectif: réduire le nombre d’adversaires. Des observateurs estiment que le « raïs » pourrait, cette fois, se tromper énormément. Va-t-on assister à l’implosion de la « MP »?
Au cours d’une réunion qu’il a présidée samedi 12 mai dans sa ferme de Kingakati, le président hors mandat « Joseph Kabila » a fait une « communication importante » aux caciques de son clan politique ainsi qu’aux présidents des partis qui gravitent autour du PPRD.
Face à des alliés « caporalisés » qui ne sont attirés que par le partage des strapontins, le « raïs » n’est pas allé par quatre chemins en informant ses « camarades » de son intention de « faire alliance » avec les « opposants du gouvernement ». Il s’agit des ex-opposants radicaux promus membres du gouvernement.
Inéligible depuis le 19 décembre 2016, « Kabila » est décidé à défier les 70 millions de Congolais en s’accrochant au pouvoir.
D’après Actualité.CD, cet élargissement d’alliance aurait un double objectif. Primo: réduire le nombre d’adversaires politiques. Secundo: promouvoir une « large coalition » en prévision des prochaines consultations politiques.
Décidés de conserver le pouvoir pour le pouvoir, « Kabila » et ses « super faucons » font feu de tout bois. Certains observateurs estiment que, cette fois, le « raïs » pourrait se tirer une balle dans le pied voire de faire imploser une « majorité présidentielle » qui ressemble de plus en plus au royaume du roi Pétaud. « Il y règne une ambiance de sauve-qui-peut du fait notamment du mystère entretenu par le président Kabila sur le candidat de la majorité à l’élection présidentielle », commente une source sécuritaire contactée par l’auteur de ces lignes. Un membre du bureau politique de la MP d’enchaîner: « Les autres partis de la MP menacent de claquer la porte en cas de désignation d’un membre du PPRD comme candidat à la présidentielle. Les violons ne s’accordent plus ».
C’est un secret de Polichinelle de souligner que les fameux « opposants du gouvernement » sont regardés par les « Joséphistes historiques » non seulement avec la plus grande suspicion mais aussi avec une « morgue insupportable ». Il semble que « Kabila » avait initié les concertations et les dialogues pour se sauver. « Il n’avait pas consulté ses alliés de la MP », glisse un analyste.
On rappelle cette réunion « secrète » des bonzes de la MP avec le président de la CENI au Fleuve Congo Hôtel. « Le pays est dirigé par un Premier ministre sorti d’on ne sait où », ironisait Henri Mova Sakanyi, alors secrétaire général du PPRD. Il parlait de Bruno Tshibala.
Dans une interview accordée le 14 avril dernier à la télévision kinoise « RTGA », Adam Chalwe, secrétaire national du PPRD et coordonnateur de la Ligue des jeunes, n’a pas hésité d’enfoncer le clou: « Nous voulons mettre fin à ce gouvernement consensuel. Il y a en son sein des gens qui ont eu comme premier job de leur vie: membre du gouvernement ». Et d’ajouter: « Quand nous gérions le pays seul, vous avez vu comment le cadre macroéconomique était stabilisé ».
Questions: Après avoir assisté sans réagir à la répression sanglante des marches pacifiques du 31 décembre 2017, du 21 janvier et 25 février 2018, l’ex-UDPS Bruno Tshibala et « ses » ministres notamment José Makila et autre Jean-Lucien Busa – jadis pourfendeurs devant l’Éternel de l’oligarchie en place – vont-ils se muer en chantres du « bilan » des « Cinq chantiers du chef de l’Etat » et de « la Révolution de la modernité »? Tshibala et consorts oseraient-ils cracher sur la mémoire de tous ces anonymes qui ont payé de leur vie en militant dans les rangs de l’opposition?
Baudouin Amba Wetshi