José Makila Sumanda, le nouveau bouffon du « raïs »

Le président hors mandat Hyppolite Kanambe Mtwale, alias « Joseph Kabila », alias super tricheur, alias l’homme aux quinze milliards de dollars planqués dans les paradis fiscaux, alias l’homme au look à la Jomo Kenyatta n’a pas manqué de glousser en visionnant au journal télévisé, du mercredi 2 mai, les images de la télévision d’Etat RTNC le montrant lors de la pose de la première pierre marquant le lancement des travaux de construction de la nouvelle aérogare de « Ndjili Airport ». Ils étaient tous là autour du « raïs » hors mandat. « Ils », c’est Joseph Olenghankoy, alias l’homme à la coupe de cheveux à la Kim Jong Un, Bruno Tshibala Nzenzhe, alias le « doyen des opposants » et José Makila Sumanda, alias le nouveau bouffon du « raïs ». Repus, ces trois ex-opposants applaudissaient plus fort que leurs collègues du gouvernement. 

Le tout-Kinshasa-politique ergote sur le discours prononcé le mercredi 2 mai par le vice-premier sinistre, pardon, vice-premier et ministre des Transports et voies dites de communication, l’ex-opposant José Makila Sumanda. Deux épithètes peu glorieuses reviennent dans toutes les conversations: dithyrambique, flagorneur. Contempteur du Président hors mandat devant l’Eternel, « Ya José » était méconnaissable mercredi. Plus obséquieux, tu meurs!

Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les « tuba-tuba » (cancans) de Kinshasa-Lez-Immondices, l’ex-MLC et gouverneur de l’Equateur et du Sud Ubangi aurait renié ses « convictions » d’antan sur les moeurs de la Kabilie. « Loin est l’époque où votre grand-frère Makila Sumanda accusait le ‘raïs’ d’user des stratagèmes pour rester à la tête du pays pendant 30 ans », tonne l’ami.

Voyant mon impatience à connaitre les « offenses » imputables par « Ya José », l’ami se redressa avant de lancer un vrai réquisitoire: « Makila Sumanda qui accusait, à raison, le ‘raïs’ de violer la Constitution s’est comporté en bouffon en rendant un ‘vibrant hommage’ à celui-ci qui s’accroche au fauteuil présidentiel en empêchant la tenue des consultations politiques alors qu’il est hors mandat depuis le 19 décembre 2016 ».

Mon ami dit avoir été particulièrement choqué d’entendre « Ya José » louer la « vision éclairée » du Président hors mandat qui, selon lui, s’est engagé à doter le pays d’une aérogare « intelligente et de haute définition » digne du Grand Congo. Montant: 354 millions $. Durée des travaux: 36 mois. « Ce sont des opposants affamés comme Makila, Tshibala, Olenghankoy, Kapika, Bussa et autre Mushobekwa qui font croire à Kanambe qu’il suffit de donner à manger pour amadouer et faire taire les adversaires les plus bruyants », souligne l’ami.

Après un moment d’arrêt, l’ami revient à la charge: « Comment veux-tu qu’on ait de la considération vis-à-vis de nos opposants à force de les voir retourner leurs vestes? Comment veux-tu qu’on respecte ces messieurs et dames qui  renient leurs idéaux d’antan dès qu’ils ont la bouche et les poches pleines? N’est-ce pas Makila Sumanda qui clamait, avec véhémence, que Paul Kagame dirige le Rwanda et le Congo et que le raïs a reçu mission de balkaniser le Congo avec la complicité du même Kagame? »

Mon ami qui sait décidément tout sur tout et presque tout sur rien adopta un ton doctoral: « Un bouffon est un personnage chargé de divertir le prince ». D’après lui, « Ya José » qui accusait le « raïs » d’avoir échoué non seulement de doter le pays d’une armée performante et dans la pacification du territoire national « s’est comporté mardi 3 mai en véritable bouffon par sa conduite ridicule » face au « raïs » qu’il agonisait hier des critiques acerbes.

Erudit, mon ami de citer le philosophe Alain qui aurait dit: « Tout homme est sensible quand il est spectateur. Tout homme est insensible quand il agit ».

Pour mon ami, les ex-opposants cooptés dans le gouvernement d’union nationale pour les uns et de cohabitation pour les autres auraient dû claquer la porte après la triple répression sanglante des marches pacifiques du 31 décembre 2017, du 21 janvier et du 25 février 2018. Il conclut en paraphrasant Shakespeare dans « Hamlet »: « Mieux vaudrait, après votre mort, une méchante épitaphe que, de votre vivant, un mauvais renom ». A bon entendeur…

 

Par Robert Yuka ea Djema

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %