Gaston Mutamba Lukusa
Pour atténuer les tensions sociales, le gouvernement a d’abord négocié avec le ban syndical. Devant l’échec, il a recommandé aux grévistes de faire preuve de patriotisme. Mais on ne mange pas le patriotisme. Les travailleurs affirment être des laissés pour compte de la République. Ils scrutent avec des regards fulminants le train de vie dispendieux des membres du gouvernement, des parlementaires et des mandataires des entreprises publiques… Ceux-ci sont devenus dodus, chevelus, joufflus, mamelus, ventrus, fessus, poilus…
Ces jours-ci, dans notre pays convoité par tous les Etats voisins et la Chine, les travailleurs font la grève à tour de rôle. Tantôt ce sont les chauffeurs des poids lourds, tantôt les conducteurs de taxi motos, les pompistes des stations d’essence, les enseignants des écoles publiques primaires et secondaires, les infirmiers, le personnel médical, les médecins etc. C’est dire que la grogne sociale gagne du terrain. Il y a même tentative d’organisation des journées Ville morte de triste mémoire. Enfer et damnation! Ceci expliquant cela, les prix des denrées alimentaires et du ciment qui proviennent du Kongo Central ont pris l’ascenseur. Les malades s’arrachent les cheveux.
Raïssa Malu, ministre de l’Education et de la nouvelle citoyenneté
Les parents craignent que l’année scolaire ne soit déclarée blanche. Des files interminables se forment devant des stations-services dans l’espoir de grapiller un peu de carburant. Stupeur et tremblements! D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, les travailleurs ne savent plus à quel saint se vouer. Ils affirment être des laissés pour compte de la République. Ils scrutent avec des regards fulminants le train de vie dispendieux des membres du gouvernement, des parlementaires et des mandataires des entreprises publiques… Ceux-ci sont devenus dodus, chevelus, joufflus, mamelus, ventrus, fessus, poilus… Rien d’étonnant dès lors que les travailleurs, qui subissent de plein fouet l’effet cliquet, veulent hic et nunc une petite place à la mangeoire nationale. Pour atténuer les tensions sociales, le gouvernement a d’abord négocié avec le ban syndical. Devant l’échec, il a recommandé aux grévistes, que la faim tenaille, de faire preuve de patriotisme. Saperlipopette! Mais on ne mange pas le patriotisme.
« Ventre affamé n’a point d’oreilles »
Ce qui ne devait pas arriver, arriva! Le gouvernement ordonna alors aux services de sécurité de prendre en charge les principaux meneurs de la grève des enseignants. Enfer et damnation! Ça va chauffer. Les autorités voient une main noire derrière toute cette grogne sociale. Les coupables sont tout désignés. Il s’agit des curés et des opposants politiques! Ils sont accusés de leur mettre les bâtons dans les roues. Ce n’est un secret pour personne que le bois avec lequel on fabrique ces bâtons ne manque jamais dans les forêts environnantes. Selon mon ami qui est devenu fou, depuis l’indépendance du Congo en 1960, nous n’avons rien produit. Nous ne faisons que nous reproduire. D’ailleurs, le PIB (Peuple intérieur brut) a fortement augmenté. Plusieurs gouvernements successifs n’ont pas pris soin d’occuper le peuple, de le nourrir, de le loger, de le vêtir, de le former et de le soigner. Le peuple est aujourd’hui abandonné à lui-même. Saperlipopette! D’après mon ami qui sait tout, les derniers mois de l’année seront durs pour tout le monde.
Roger Kamba, ministre de la Santé, de l’hygiène et de la prévention
Faute de moyens, le gouvernement ne saura pas satisfaire aux revendications des enseignants. Il y a eu trop de dépenses budgétaires imprévues et inutiles. Afin de respecter les ukases du FMI, il faut maintenant serrer la ceinture d’autant que les derniers mois de l’année se caractérisent par une faiblesse des recettes budgétaires. Alors, on accumule des retards de paiement des fournisseurs et même des salaires. Le gouvernement devrait plutôt songer à réduire son train de vie. Il devrait aussi supprimer toutes ces missions farfelues à l’étranger et même les évacuations sanitaires dans certains cas. A l’époque de la colonisation belge, les Sud-africains venaient se faire soigner à Elisabethville (Lubumbashi) et à Léopoldville (Kinshasa). C’est aujourd’hui l’inverse.
On dit chez nous que le dialogue véritable suppose la reconnaissance de l’autre à la fois dans son identité et dans son altérité.
GML
Cher GLM,
Permettez-moi de reprendre ici mon commentaire anterieur:
Pourquoi la RDC tarde-t-elle a decoller? Les Prix Nobel en Economie « a la une » recemment y apportent une reponse:
Absence de (vraie) democratie et manque de confiance dans les institutions etatiques (et en ses animateurs). En RDC, toutes les institutions sont sous les bottes de la Mafia UDPS-USN et son gros chef jouisseur-au-sommet, avec comme corollaires la mal-gouvernance, corruptions, detournements et impunite. Citons-en un example parmi plusieurs: Selon des sources credibles dont le quotidien en ligne Scoop-RDC, vers la fin de son mandat a la Primature, Sama Lukonde et Nico Kazadi (oui, tjrs le meme) et un des frangins de Felix s’arrangerent pour se partager des $$Millions du Tresor qui restaient sans allocation finale, inclu $8 Million pour une etude (-bidon) pour la pretendue nouvelle ville Kin-Kitoko. Comme recompense pour son incompetence et detournements, Sama Lukonde est au perchoir du Senat, tout comme l’autre voleur Kamerhe au perchoir de l’AN. Quant au grand brigand-financier Nico Kazadi, lui se la coule douce avec son gros mentor Felix Tshilejelu (et les frangins de Felix). A part de speculateurs, pilleurs-aventuriers, quels investisseurs (serieux) riqueraient de capitaux dans un tel pays? Est-il etonnant avec ces brigands au sommet que le Social soit le mo9indre de leurs soucis? La tres faineante Judith Swimwina s’inscrit droit dans les traces de Sama Lukonde. Pire, elle ne maitrise meme pas ses sorties mediatiques. Recemment en un forum (inutile) a Bruxelles, elle declara faussement que le Rwanda retirait ses troupes de la RDC. Quel mensonge; comme le mensonge de son patron au Social et Peuple d’abord