Quand Sama Lukonde est arrivé à la Primature, le dollar américain s’échangeait contre CDF 2.000. A son départ, il faut débourser 2.750 francs, soit une dépréciation de 27,3 %. Les conséquences sont désastreuses sur les prix et le pouvoir d’achat. A l’actif du gouvernement, on retiendra notamment la gratuité de l’enseignement de base, la mise en œuvre de la couverture santé universelle, la reprise des relations avec le Fonds monétaire international (FMI). Au total, la gestion de l’Etat par le gouvernement des « warriors » de Sama Lukonde n’a pas été efficace.
Le 1er avril, le Président de la République a nommé Mme Judith Suminwa Tuluka en qualité de Premier ministre, chef du gouvernement. Exit Jean-Michel Sama Lukonde qui exerçait la fonction de Premier ministre depuis le 26 avril 2021. Il est parti comme il est venu. Sur la pointe des pieds. Il était invisible, inaudible, insipide. Un simple figurant. Il n’est jamais allé réconforter les militaires au front dans l’Est du pays. Son cabinet répondait rarement aux correspondances. Son gouvernement était entaché de plusieurs scandales demeurés impunis. Le pays avait pourtant besoin de quelqu’un qui devait prendre le taureau par les cornes.
La constitution dispose que c’est le gouvernement qui conduit la politique de la nation. Le programme d’actions du gouvernement 2021-2023 adopté en avril 2021 prévoyait de construire un Etat fort, prospère et solidaire en marche vers son développement. Il comprend 343 actions, sélectionnées en fonction de leur impact et de leur visibilité, parmi lesquelles certaines sont jugées prioritaires et emblématiques. Mais moins de 5% des actions programmées ont été réalisés. A titre illustratif, le programme prévoyait d’inclure le GO PASS dans le coût du billet d’avion; la réduction du train de vie des institutions politiques et l’interdiction stricte de toute augmentation de salaire en leur sein, jusqu’à la réalisation intégrale du contrat social de l’innovation, dit Accord de Mbudi; la pacification définitive et complète du pays, notamment en mettant fin à l’existence des groupes armés à l’Est et dans le Nord-Est du pays et en sécurisant ses frontières; la réhabilitation et la modernisation des ports de Matadi et de Boma; une meilleure coordination de la gestion des grands projets; dont la construction d’INGA 3 et du GRAND INGA etc. Rien de tout cela n’a été réalisé.
Quand Sama Lukonde est arrivé au pouvoir, le dollar américain s’échangeait contre 2.000 francs. A son départ il faut décaisser 2.750 francs, soit une dépréciation de 27,3 % avec des conséquences désastreuses sur les prix et le pouvoir d’achat. A l’actif du gouvernement, on retiendra la gratuité de l’enseignement de base; la mise en œuvre de la couverture santé universelle et du Plan national du numérique; l’organisation des premières élections locales en même temps que les élections nationales et enfin la reprise des relations avec le Fonds monétaire international (FMI).
Il faut ajouter le programme de développement local dédié aux 145 territoires (PDL-145T) qui a été adopté par le gouvernement, le 24 décembre 2021. D’après ses concepteurs, il est l’émanation du Plan national stratégique de développement (PNSD) 2019-2023, du Programme d’actions du gouvernement (PAG) 2021-2023 et du Programme présidentiel accéléré de lutte contre la pauvreté et les inégalités (PPALCPI). Son financement est réparti sur trois exercices budgétaires à hauteur de 300 millions USD pour 2021, 700 millions USD pour 2022 et 660,1 millions USD pour 2023, soit un coût global 1.660.101.312 dollars américains. Il est exécuté par trois agences, à savoir le PNUD, le Bureau central de coordination (Bceco) et la Cellule d’exécution des financements en faveur des États fragiles (CFEF). Le PDL-145T prévoit de construire 1.198 écoles, 786 centres de santé, 145 bâtiments administratifs ainsi que plus de 38.000 km des routes de desserte agricole et des ouvrages d’art. Le taux d’exécution est, à ce jour, faible. Il avoisinerait moins de 30%. Les routes de desserte n’ont pas pu être financées par l’Etat. En plus, les projets exécutés par le PNUD trainent à cause de la lourdeur des procédures de décaissement des fonds.
Au total, la gestion de l’Etat par le gouvernement des « warriors » de Sama Lukonde n’a pas été efficace.
Gaston Mutamba Lukusa