RDC: l’inquiétude monte suite à la présence de plus en plus d’hommes armés dans les camps des déplacés autour de Goma

Le site des déplacés de Bulengo

Le site des déplacés de Bulengo

  • Vendredi 8 mars 2024

La situation des déplacés ayant fui les combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du M23 dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo (Nord-Kivu). Ces personnes déplacées installées autour de Goma ne sont pas encore loin de l’insécurité bien qu’étant en déplacement. Jeudi, MSF a exprimé sa préoccupation notamment quant à la présence de plus en plus remarquée d’hommes armés dans les camps des déplacés mais aussi les lignes de défense des forces armées qui sont proches des sites. 

« Aujourd’hui l’intensification des combats proche de Goma, aux abords des camps et des sites informels, la présence des volontaires pour la défense de la patrie, Wazalendo, la présence les dernières semaines de plus en plus remarquée dans les camps des hommes en uniforme armés constitue clairement une barrière à l’accès aux soins et une issue pour la sécurité des patients et dans l’ensemble des vulnérables que sont les déplacés. Je crois qu’il y a urgence de mettre en œuvre des actions pour faire en sorte que la sécurité et la protection des civils soient assurées », a déclaré Emmanuel Lampaert, Représentant MSF/RDC lors d’un point de presse de restitution de la mission effectué à Goma. 

Lire: Goma : colère des déplacés de Sake qui manifestent contre le meurtre par balles d’un de leurs, le bourreau retrouvé a été brûlé vif 

Plusieurs sites informels des déplacés se sont créés autour de Goma. C’est notamment ceux de Lushagala et Shabindu suite aux récents combats dans plusieurs villages du territoire de Masisi. Selon les chiffres de MSF, en fin 2023 près 300.000 déplacés ont été recensés, alors qu’en février de cette année jusqu’à ce jour l’on en compte 500.000. Les conditions précaires dans lesquelles les déplacés vivent les rendent de plus en plus vulnérables, donnant lieu à l’explosion des maladies telles que le choléra et la malnutrition.  

En ce qui concerne les réponses aux urgences des déplacés, Emmanuel Lampaert a souligné que le MSF arrive au bord de la rupture à la suite du débordement des déplacés internes et à un climat d’insécurité.

« Nos équipes se démènent au mieux pour offrir notamment les soins, les besoins essentiels en termes d’eau et hygiène parfois fondés par la distribution ponctuelle. Mais ce qui revient à tout moment c’est l’afflux des déplacés internes, non seulement les équipes de MSF mais il y a d’autres acteurs qui sont sur terrain qui essayent de répondre au mieux mais l’augmentation des besoins se creuse. Aussi cette insécurité grandissante aux abords et dans les camps fait en sorte que les heures de présence notamment de l’ensemble de l’équipe est contraignante et même si on essaye de se mobiliser au mieux à la longue ça nous déchire », a-t-il expliqué.

MSF appelle à la protection et sécurité des patients et vulnérables pendant cette période de guerre, mais aussi interpelle les responsables des structures mises en place pour coordonner notamment les mouvements Wazalendo dans le respect des principes minimales des conflits. 

Médecins Sans Frontières (MSF) met en œuvre des projets à grande échelle en République démocratique du Congo (RDC) pour répondre aux effets destructeurs de la violence et à d’autres urgences sanitaires, telles que les épidémies et la malnutrition

Grâce GUKA

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