Les tentes des déplacés à la paroisse Saint Gabriel à Kisangani
- Sécurité
- Samedi 13 janvier 2024 – 11:52
Quatre morts et plus de cinq blessés, c’est le bilan provisoire d’une attaque armée perpétrée, ce vendredi 12 janvier 2024, contre des déplacés d’un conflit intercommunautaire à Babusoko, village situé à 6 kilomètres à l’aval du fleuve Congo, à Kisangani (Tshopo).
Plus de 2400 déplacés ont trouvé refuge à la paroisse Saint Gabriel, dans la ville de Kisangani, commune de Mangobo, depuis le 5 novembre 2023. Les plus courageux d’entre eux, suite aux conditions de vie devenues de plus en plus difficiles, rentrent dans les villages situés au bord du fleuve Congo pour se trouver des vivres.
D’après le Père Gabriel Mbelia, curé de la paroisse où ils logent, « les gens sont fatigués de les aider ». Ainsi, ils recourent aux champs qu’ils ont abandonnés en novembre 2023 lorsque leurs villages ont été incendiés.
Ce jeudi 11 janvier, ils ont procédé au même exercice, avant d’être surpris le vendredi matin par des hommes armés. Ils ont tué et blessé par machette et flèche, et incendié quelques maisons. Les survivants attribuent l’attaque aux Mbole.
L’une des victimes, Elie qui a d’ailleurs alerté les autres, affirme avoir vu 4 corps sans vie. Père Gabriel a parlé d’un bilan évolutif. Il a affirmé que 3 corps sont déjà à la morgue de l’hôpital général de Makiso.
« Dans la débandade, ils n’ont pas su comment s’échapper. D’autres sont restés, jusque-là, l’armée n’est pas encore arrivée au lieu de l’attaque pour qu’on puisse les évacuer. Je confirme qu’il y a encore des gens blessés et peut-être des cas de décès qui se trouveraient à Babusoko », a-t-il dit.
Ces déplacés vivent dans des conditions déplorables à la paroisse Saint Gabriel. Ils avaient fui les villages Yalisombo, Batiamutengo, Babusoko et ailleurs suite au conflit entre les Mbole et les Lengola. Ils sont en majorité de la tribu Kumu qui subissent les attaques des Mbole. Le conflit est lié à une histoire d’amour entre une garçon Mbole et une fille Kumu qui a été interrompue brusquement.
David Gaston Mukendi