Le président Felix Tshisekedi a lancé dimanche 19 novembre, sa campagne à l’élection présidentielle. Le ton est celui d’un « guerrier » qui n’hésite pas à donner des coups. Il a été lundi à Moanda, Boma et Matadi dans la province du Kongo Central. Mardi et mercredi, le chef de l’Etat est attendu dans le « Grand Equateur ». Moïse Katumbi, lui, était lundi à Kisangani. L’homme doit boire du petit lait en apprenant des désistements en sa faveur. Les candidats Seth Kikuni, Franck Diongo et Augustin Matata ont décidé de rejoindre « Moïse ». Dieu seul sait leur poids politique. Certains optimistes à tout crin n’excluent pas d’assister à l’émergence d’un duo Fatshi-Fayulu. Illusion?
Les Kinois qui aiment pérorer à l’occasion d’un événement organisé au Stade des Martyrs semblent unanimes à reconnaitre que ce haut lieu du sport était « plein ». Selon des sources, le public a commencé à se pointer au stade dès 7h00. La manifestation a commencé au milieu de l’après-midi.
Tout de blanc vêtu, le président Felix Tshisekedi est arrivé en compagnie de Mama Denise, la première dame. Le couple était accompagné des principaux animateurs des institutions du pays: Modeste Bahati Lukwebo (président du Sénat), Christophe Mboso Nkodia Mpwanga (président de l’Assemblée nationale), Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge (Premier ministre) Jean-Pierre Bemba Gombo (vice-Premier ministre chargé de la Défense nationale), Vital Kamerhe Lwa Kanyingini Nkingi (vice-Premier ministre chargé de l’Economie nationale).
Après le rappel du « chemin rocailleux » parcouru – avec la mouvance kabiliste, le FCC – depuis le 24 janvier 2019 jusqu’au divorce du 6 décembre 2020, Felix Tshisekedi d’emprunter un extrait d’une chanson de l’artiste Kofi Olomide « Tozakorondpoint ». Sur un ton empreint de tristesse, il a insisté sur les deux années gaspillées par des bisbilles et croc en jambe sous la coalition FCC-Cach. Selon lui, « le gouvernement a tourné autour du rondpoint » pendant deux ans sans pouvoir amorcer les réformes.
Dimanche 19 novembre, les observateurs ont pu constater le « Fatshi de 2023 » n’a plus rien avoir avec celui de 2019. Le « nouveau Fatshi » est apparu plus sûr de lui. Il dit les choses sans circonlocution. Il affirme qu’en deux ans « nous avons mis le Congo debout! ». Il n’est pas rare d’entendre des Congolais clamer que « durant les dix-huit ans de Présidence de Joseph Kabila, le Congo-Kinshasa était à genoux ». Les Congolais, mêmement face aux Rwandais.
« LE CONGO APPARTIENT AUX CONGOLAIS ET A DIEU
Conscient de ce passé douloureux, « Félix » d’avertir les électeurs potentiels de « se méfier des candidats de l’étranger ». Autrement dit, les « chouchous de l’Occident ». L’orateur n’a cité aucun nom. Dans une formule assassine, il précise que ces candidats de l’étranger sont reconnaissables par leur incapacité notamment à pointer un doigt accusateur en direction du dirigeant dont l’armée est à la base de l’agression de l’Est de notre pays.
Felix Tshisekedi poursuit l’offensif: « Si vous me faites confiance nous allons poursuivre le travail de reconstruction du pays », ajoute-t-il. Et de rappeler ce qui a déjà été fait au cours deux dernières années. A savoir notamment la gratuité de l’enseignement primaire pour tous. Et la gratuité des soins de santé pour la mère et l’enfant. Il entend poursuivre la mise en oeuvre de la couverture de santé universelle.
Il n’est pas sans intérêt d’ouvrir une parenthèse ici. « Joseph Kabila » a succédé au président LD Kabila le 26 janvier 2001. Soit, moins de trois mois (octobre 2000) après l’Assemblée Générale des Nations Unies au cours de laquelle furent décrétés les « Objectifs du Millénaire pour le Développement » (OMD). L’accès à l’éducation primaire et la réduction de l’extrême pauvreté et de la mortalité infantile font partie des objectifs majeurs. En juillet 2016, soit quinze ans plus tard, un rapport rédigé par les experts du PNUD et de l’UNICEF indique noir sur blanc que 18 millions d’adultes congolais ne savent ni lire ni écrire. Fermons la parenthèse.
Jusqu’au bout de son adresse, le « Président Félix » a « cogné » certains de ses adversaires qui clament leur volonté de « collaborer » avec certains pays voisins bien connus. Pour lui, il s’agit de « maintenir notre pays dans l’esclavage ». Pour sa part, Fatshi estime que la rupture entre lui et le président rwandais Paul Kagame est irrémédiable. Et ce jusqu’au jugement dernier « devant Dieu ».
Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo de lancer une sévère mise en garde en direction non seulement de ceux qui pensent que le « Congo-Kinshasa est à vendre » mais aussi de ceux qui croient que « le pays est à balkaniser ». Et de conclure: « Le Congo appartient aux Congolais et à Dieu! »
B.A.W.