Dites-moi: seule l’église catholique doit-elle être au milieu du village et non les autres églises? Félix Tshisekedi s’est-il une fois inquiété de voir les pasteurs Mukuna, Mukendi et « autres » faire des prêches politiques dans leurs églises, y faire « sa » propagande et, à l’occasion, s’attaquer discourtoisement aux dirigeants de l’opposition actuelle? Sont-ils, eux, exemptés de l’impartialité… religieuse demandée aux prêtres catholiques? Qu’ont fait ou dit ces derniers qui entame la cohésion nationale ou la sécurité du pays? Que reproche CONCRÈTEMENT Félix Tshisekedi aux évêques catholiques? Est-ce leur diagnostic sans complaisance de l’état du pays et particulièrement du dysfonctionnement du processus électoral ou le fait d’avoir été à Kashobwe, le village de Moïse Katumbi, y inaugurer l’imposante et belle église construite par ce dernier, un fervent et inoxydable catholique? Quelle loi civile, quel principe moral ont-ils transgressé?
A force d’entendre « béton » ici et « béton » par là à longueur des journées, de savourer les prédications louangeuses en son endroit de la part des autres « oints » de Dieu, les sons discordants émis par l’église catholique énervent-ils à ce point le « garant » de la nation? Garantit-on la sécurité et la paix dans le pays en menaçant une institution dont la contribution, depuis l’existence du Congo comme État moderne, au bien-être et à la paix dans notre société n’est pas à démontrer?
Il n’est pas écrit que tout président de la RDC doit absolument faire deux mandats, même si le premier a été chaotique, sans grands résultats. La compétition électorale, comme toute compétition, oppose plusieurs concurrents. On y participe en incorporant psychologiquement la victoire ou la défaite. Gagner à tout prix, rester coûte que coûte au pouvoir (quitte à traquer, à embastiller tous ses adversaires et à trafiquer les résultats du vote) est une obsession dangereuse. On ne sort pas toujours gagnant de ce jeu risqué. Blaise Compaoré à qui le pouvoir avait fait perdre le nord – comme nombreux autres anciens et « puissants » présidents et monarques – en avait connu une belle désillusion devant l’inattendue révolte du peuple burkinabè qui avait, entre autres expressions de colère, mis en cendre, en moins d’une heure, le bâtiment de l’Assemblée nationale. Puisse Dieu épargner le Congo, par un sens de responsabilité de ses dirigeants, et particulièrement par la tempérance du président de la République dans ses propos et ses actes, de similaires et malheureux événements.
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Wina Lokondo