Depuis quelques mois, notre pays convoité par tous les pays voisins et la Chine est « gâté » par des visites de quelques personnalités françaises. Il y eut coup sur coup la randonnée de l’ancien président François Hollande pour l’inauguration, le 27 septembre 2022, d’un nouveau service de l’hôpital du Dr Mukwege, le voyage officiel, les 3 et 4 mars, du président Emmanuel Macron dont l’apothéose fut son périple à Bandalungwa où il taquina une bouteille de bière Castel. Ne dit-on pas que Bandal c’est Paris? Il y eut après l’excursion pour la paix, les 20 et 21 mars, de l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Enfin arriva, les 22 et 23 mars, l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui avait déchouqué, en 2011, Mouammar Kadhafi et Laurent Gbagbo. Stupeur et tremblements! Saperlipopette, ces beaux messieurs ne font jamais rien pour rien! Le pays serait-il en danger? Aux armes, citoyens! Qu’est-il donc venu faire? N’est-ce pas que Sarkozy ânonnait à l’époque qu’il fallait assurer à nos dépens l’avenir du Rwanda, un pays à la démographie dynamique et à la superficie petite alors que le Congo est un pays à la superficie immense et à l’organisation étrange des richesses frontalières. Il faut donc qu’à un moment donné ou un autre qu’il y ait dialogue structurel entre les deux pays et partage de l’espace et des richesses. Stupeur et tremblements! Mon ami qui est devenu fou s’écria ce jour-là: Qu’apprends-je?
D’aucuns affirmaient même avec des tremolos dans la voix que Sarkozy serait venu plaider la cause d’Edouard Mwangachuchu Hizi. Sapristi! D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, Sarkozy est venu défendre les intérêts d’une société française de paris sportifs et faciliter une rencontre entre Fatshi et Kagamé. Enfer et damnation! Bref, passons!
D’après mon ami qui sait tout, le rapport final du Groupe d’experts de l’ONU sur la République démocratique du Congo du 10 décembre 2008, affirmait ceci sur Mwangachuchu: « Le Groupe s’est rendu sur le terrain à Rubaya, ville située à quelques kilomètres de la mine de coltan de Bibatama dans le territoire de Masisi, où il a appris de la bouche d’un administrateur local que la police des mines, gagnée au CNDP, surveillait de près la production. La mine elle-même avait été le siège de plusieurs affrontements depuis quelques années, les plus récents ayant eu lieu en 2006 et en 2007 lorsque le CNDP en avait disputé le contrôle aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et à la Coalition des patriotes résistants congolais (PARECO) et avait fini par l’emporter. Édouard Mwangachuchu, sénateur national, a obtenu l’autorisation d’exploiter la mine en 2001. Il exporte le coltan par l’intermédiaire de MH1, son comptoir. MH1 a produit 13,5 tonnes de coltan entre janvier et mai 2008. Selon lui, il est forcé d’accepter la présence du CNDP et de continuer à exploiter la mine de Bitatama car il a besoin d’argent pour payer les 16.000 dollars en taxes qu’il doit au Gouvernement. Des sources dans l’industrie minière indiquent que le général Nkunda l’a autorisé à conserver la concession en échange d’un pourcentage de la production. M. Mwangachuchu lui-même a fait savoir au Groupe qu’il payait 0,20 dollar par kilo de coltan exporté au-delà des points de contrôle situés dans le voisinage de la mine, dont il soupçonne qu’ils sont liés au CNDP. Il ressort d’entretiens que le Groupe a eus avec des sources dans l’industrie minière ainsi que d’un rapport de la MONUC qu’un litige foncier a opposé M. Mwangachuchu à Bayose Senkoke, homme d’affaires local. Le CNDP a pris le parti de M. Senkoke… » Ceci expliquant cela, il faut laisser la justice militaire effectuer son travail.
On dit chez nous que « si le bélier a tendance à reculer, il ne faut pas croire que c’est parce qu’il est lâche ».
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Gaston Mutamba Lukusa