D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, Fatshi a des réalisations à son actif. Le problème est que le pays était tellement en déliquescence que les quelques réalisations sont noyées dans des eaux boueuses.
Les élections législatives et présidentielle de 2023 arrivent au galop. Ceci expliquant cela, l’opposition politique réclame à tue-tête le bilan du mandat du chef de l’Etat. On en parle à un point tel qu’une commère habitant le même quartier que mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, cherche à rencontrer ce « Bilan » dont tout le monde parle. Elle veut quémander quelques sous. Saperlipopette!
Il y a ceux qui soutiennent que Fatshi n’a rien fait durant son mandat. Ils affirment avec des trémolos dans la voix qu’il ne mérite pas un second mandat, tutti quanti! D’autres en revanche, égrènent plusieurs réalisations. Pour ceux qui lisent la bible, c’est comme lors du Jugement dernier, le jour où Dieu jugera les hommes suivant leurs intentions, leurs paroles et leurs actes. Ceux qui ont un bilan positif vont au paradis et les malfaiteurs sont condamnés aux géhennes. Stupeur et tremblements! Dans l’Egypte des Pharaons, Anubis était le dieu de la mort. Il introduisait les morts auprès du tribunal présidé par Osiris. Le cœur des défunts était alors pesé et leur destin décidé. Les bonnes et les mauvaises actions terrestres étaient pesées à l’aide d’une balance. Le cœur du mort était placé sur l’un des plateaux de la balance. Sur l’autre était mise une plume qui représentait Maât, la justice. Le plateau avec l’âme devait être en équilibre avec celui avec la plume. Dans ce cas, on méritait la vie éternelle. Le mort était présenté à Osiris qui l’acceptait dans le paradis. Un monstre dévorait le défunt si le résultat lui était défavorable. Bref, passons! Nous n’en sommes pas encore là.
Les militants de certains partis qui siègent au gouvernement ne veulent pas partager le bilan de Fatshi qu’ils considèrent négatif. Ainsi, ils veulent le beurre, l’argent du beurre et le sourire (ou autre chose) de la fermière. Enfer et damnation! Ceci expliquant cela, même Joseph Kabila voudrait faire un retour à la Zorro. Son heure aurait sonné. Le chant du cygne? En fait quel est le bilan du Programme des Cinq Chantiers et de la Révolution de la modernité? D’après mon ami qui sait tout, la population vote majoritairement selon des affinités tribales. C’est d’ailleurs pour cela que Joseph Kabila a eu beaucoup de difficultés pour se faire élire en 2006 et 2011. La population le considère comme un sujet étranger, un Rwandais! Ceci expliquant cela, Fatshi a toutes les chances de rempiler pour un second mandat, d’autant qu’il n’y a qu’un seul tour à l’élection présidentielle. Ce mode de scrutin privilégie celui qui est en fonction quand il y a plusieurs candidatures à l’élection présidentielle comme cela laisse présager. Un président de la République peut donc être élu avec 20% des suffrages et même moins du moment qu’il est classé en tête. Stupeur et tremblements!
Quant aux parlementaires, généralement 10% environ reviennent au Palais du peuple. La bérézina! On n’y peut rien. C’est ainsi depuis 2006, sans autre explication. D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, Fatshi a des réalisations à son actif. Le problème est que le pays était tellement en déliquescence que les quelques réalisations sont noyées dans des eaux boueuses. Sapristi!
Tiens, le 14 octobre c’est le jour anniversaire de naissance du Maréchal Mobutu. Il aurait eu 92 ans. On n’en parle même pas. Il est tombé dans l’oubli! Et pourtant à l’époque du mobutisme triomphant, c’était jour férié, chômé et payé on ne sait par qui! Sic transit gloria mundi! Pour ceux qui ne causent pas le latin comme le cardinal Ambongo, cela veut dire « Ainsi passe la gloire du monde »! En langage biblique et facile cela signifie « vanité des vanités, tout est vanité ». Mobutu avait dans un premier temps fait beaucoup pour le pays. Mais plus tard, gangréné par la corruption et la maladie, il détruisit ce qu’il avait bâti. N’est-ce pas de la sorcellerie?
On dit chez nous qu’il n’y a pas de mauvais roi mais de mauvais courtisans.
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Gaston Mutamba Lukusa