L’Afrique subsaharienne ne montre aucune amélioration significative par rapport aux années précédentes. Les avancées réalisées par les pays en tête du classement sont éclipsées par les mauvaises performances de la région dans son ensemble – 44 pays sur 49 obtenant un score encore inférieur à 50. La République Démocratique du Congo est classée au 169eme rang mondial sur 180 pays, avec un score de 19. En 2020, le pays était classé au 170ème rang mondial avec un score de 18. Le Congo enregistre ainsi une très légère amélioration, mais qui est insuffisante parce qu’en dessous de 50.
L’ONG Transparency International a rendu public, ce mardi 25 janvier 2022, son rapport mondial sur l’indice de perception de la corruption (IPC) 2021. Cette association, dont le siège se trouve à Berlin, est entièrement vouée à la lutte contre la corruption dans le monde. L’indice de perception de la corruption (IPC) a noté 180 pays et territoires selon leurs niveaux perçus de corruption dans le secteur public. Le calcul est fait en se référant à treize sources de données provenant de douze institutions qui ont mesuré les perceptions par des experts et des hommes d’affaires du niveau de corruption dans chaque pays au cours des deux dernières années. Le score 100 signifie très peu corrompu, et 0 indique très corrompu.
Le rapport 2021 classe la République Démocratique du Congo au 169ème rang mondial sur 180 pays, avec un score de 19. En 2020, le pays était classé au 170ème rang mondial avec un score de 18. Le Congo enregistre ainsi une très légère amélioration, mais qui est insuffisante parce qu’en dessous de 50. Suivant les auteurs du rapport, « la corruption compromet la capacité des États à garantir les droits fondamentaux de leurs citoyens, ce qui affecte la prestation des services publics, l’administration de la justice et la sécurité de l’ensemble de la population. En particulier, les actes de corruption graves commis par des fonctionnaires de haut rang sont une combinaison, en général, de malversations de fonds publics à grande échelle (du ‘vol transnational’) et de violations flagrantes des droits humains ».
Les 10 pays les moins corrompus sont les mêmes qui se sont retrouvés dans le top 10 de l’IPC 2020. Il s’agit par ordre du Danemark (88), de la Finlande (88), de la Nouvelle-Zélande (88), de la Norvège (85), de Singapour (85), de la Suède (85), de la Suisse (84), des Pays-Bas (82), du Luxembourg (81) et de l’Allemagne (80). Plus loin, la Belgique (73) est alignée au 18ème rang mondial, la France (71) se retrouve à la 22ème position tandis que les USA (67) sont classés au 27ème rang. Au bout de la queue, parmi les pays les plus corrompus (avec un score de moins de 17), on retrouve l’Afghanistan (16), la Corée du Nord (16), le Yémen (16), le Venezuela (14), la Somalie (13), la Syrie (13), et le Soudan du Sud (11). Comme l’année passée, ce sont les mêmes pays qui se retrouvent parmi les plus corrompus. Peu de progrès ont été enregistrés.
Les pays africains les moins corrompus sont les Iles Seychelles (70) au 23ème rang mondial, puis le Cap Vert 39ème (58) suivi du Botswana qui est au 45ème rang mondial avec un score de 55 ainsi que Maurice 49ème (54). L’Afrique du Sud se trouve quant à elle classée au 70ème rang mondial avec un score de 44.
Transparency International note que si la corruption est un problème qui revêt de multiples facettes, c’est néanmoins un mal dont nous connaissons les remèdes. Pour mettre fin au cercle vicieux de la corruption, des violations des droits de l’homme et du déclin démocratique, il faut exiger des pouvoirs publics qu’ils agissent dans le but de garantir les droits de rendre des comptes, de rétablir et renforcer les contrôles institutionnels, de combattre la corruption transnationale et enfin de garantir le droit à l’information sur les dépenses publiques. Comme l’année passée, l’Afrique subsaharienne demeure la région la moins bien classée en termes d’indice de perception de la corruption. Le rapport souligne « qu’avec un score moyen de 33 sur 100, l’Afrique subsaharienne ne montre aucune amélioration significative par rapport aux années précédentes. Les avancées réalisées par les pays en tête du classement sont éclipsées par les mauvaises performances de la région dans son ensemble – 44 pays sur 49 obtenant un score encore inférieur à 50. Cela doit obliger les gouvernements africains à mettre en œuvre de manière urgente les engagements qu’ils ont pris en matière de lutte contre la corruption s’ils veulent atténuer l’effet dévastateur de la corruption sur les millions de citoyens qui vivent dans l’extrême pauvreté ».
Gaston Mutamba Lukusa