La crise congolaise persiste. On nous dit que la voie de sortie serait l’organisation des élections. L’opposition veut une transition sans Kabila. Les évêques catholiques demandent à ce dernier de s’engager publiquement qu’il ne briguera pas un troisième mandat consécutif. Mais à la fin de la journée, il y aura des gagnants et des perdants, et des accusations de fraude. En clair, les élections comme seul objectif ou débat ne résoudront pas les préoccupations actuelles. Il existe d’autres éléments qui méritent d’en parler.
On n’a toujours pas fait le bilan des 11 années de gestion kabiliste. C’est une question fondamentale. Des préoccupations essentielles comme la sécurité, notamment dans l’Est et maintenant au Kasaï ou l’emploi des jeunes et des millions de creuseurs qui peinent à la recherche des minerais, l’éducation, les soins médicaux. Il y a les Panama Papers, les Paradise Papers, l’extrême enrichissement des uns et la misère de la plupart. Etc. Etc.
Pour l’alternance, ne faudrait-il pas parler de tout cela? Les opposants ne devraient-ils pas mettre à profit la période de glissement pour élaborer des solutions alternatives et réalisables? Comment gouverner concrètement?
Ne devraient-ils pas énumérer les bourdes et échecs de l’équipe sortante? Comment les kabilistes osent-ils se présenter aux élections et prétendre à de nouveaux mandats alors qu’ils ont échoué, alors qu’ils ne pourraient que poursuivre la même mégestion, ou faire pire? Le débat ne devrait-il pas porter sur le leadership et exiger la disqualification de tous ces inaptes avérés et autres fossoyeurs de la démocratie?
Le sommet d’Abidjan vient d’apporter une interrogation majeure. Ce Kabila qui obsède, qui est-il réellement et que cherche-t-il? Mr Kabila ne s’est pas déplacé à la rencontre de près de 80 chefs d’Etat d’Afrique et d’Europe. Ce fut une occasion d’excellence pour échanger en tête à tête et, pourquoi pas, obtenir une image plus positive du pays. La raison de l’absence de Kabila est qu’il n’a jamais eu l’étoffe de chef d’Etat. Il est incapable d’engager la conversation spontanée avec ses pairs. Il ne se considère pas lui-même comme un chef d’état. Pourquoi on ne parle pas de cela? Peut-on accepter que la RDC ne soit pas représentée au sommet? Si Mr Kabila n’a pas envie ou ne peut pas se conduire en chef d’Etat, parmi les autres, pourquoi il s’accrocherait-il encore à garder cette fonction au pays?
P. Kabengele