Dans un communiqué daté du 18 août 2017, l’association de défense des droits humains « La Voix des Sans Voix », se dit « vivement choquée » par la détention arbitraire de cinq défenseurs des droits de l’Homme et militants pro-démocratie sur ordre des autorités politico-administratives de Lubumbashi (Haut-Katanga). C’est le cas notamment de l’avocat Timothée Mbuya et des militants de la Lutte pour le Changement (Lucha).
Ci-après le texte intégral du communiqué de la VSV:
RDCONGO: La VSV exige la cessation immédiate des poursuites judiciaires arbitraires contre les défenseurs des droits de l’Homme et militants pro-démocratie à Lubumbashi
La Voix des Sans Voix pour les Droits l’Homme (VSV) demeure vivement choquée par la détention arbitraire de cinq (5) Défenseurs des Droits de l’Homme (DDH) et militants pro-démocratie sur ordre des autorités politico-administratives de la ville de Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga en République Démocratique du Congo(RDC). Il s’agit de DDH et militants pro-démocratie ci-après: Me Timothé Mbuya de (Justicia ASBL); M. Jean-Pierre Tshibitshiabu (journaliste de la Radio–Télévision de Kasumbalesa et membre de la Société Civile); M. Jean Mulenda (étudiant et militant du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA); M. Patrick Mbuya Kwesha (ONG AJC-BOMOKO) et M. Omba Omari (travailleur de la compagnie Hyper-Psaros).
En effet, l’interpellation des DDH et militants pro-démocratie précités a eu lieu lors de la répression brutale et violente de la marche pacifique organisée le 31 juillet 2017 par le Collectif d’Actions de la Société Civile (CASC), plate-forme regroupant les ONGs et les mouvements citoyens. La marche pacifique avait pour objectif d’exiger la publication par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) du calendrier électoral en tenant compte du timing convenu dans l’Accord de la Saint Sylvestre signé le 31 décembre 2016.
Cependant, il sied de noter que ladite manifestation avait eu lieu le même jour dans plusieurs villes de la RDC dont notamment: les villes de Kinshasa, Goma (Nord-Kivu), Bukavu (Sud-Kivu), Uvira (Sud-Kivu), Lubumbashi (Haut-Katanga), etc.
Dans la plupart des villes où les DDH et militants pro-démocratie ont voulu marcher, la manifestation pacifique a été violemment réprimée par la police. Toute fois, certains manifestants interpellés à cette occasion ont été relâchés dans la journée.
A contrario, il est injuste et d’ailleurs inacceptable que les manifestants ayant été interpellés à Lubumbashi soient maintenus en détention à la Prison Centrale de Kassapa où ils sont curieusement poursuivis de « troubles à l’ordre public » alors que pour le même fait, les autres compatriotes ont recouvré la liberté dans la journée.
Aussi, la VSV demande-t-elle aux autorités congolaises d’ordonner toutes affaires cessantes la main levée de la détention des DDH et militants pro-démocratie, décrispation du contexte sociopolitique oblige!
En définitive, tout en fustigeant le règne persistant de l’arbitraire et de l’intolérance politique dans le chef de certaines autorités politico-administratives du Haut-Katanga, la VSV demande au Président de la République, magistrat suprême de s’impliquer personnellement pour:
- la libération pure et simple de toutes les victimes et leur indemnisation pour les préjudices subis;
- la cessation de la répression brutale et violente de toute manifestation pacifique sous prétexte de manque d’autorisation;
- le respect des libertés publiques conformément aux prescrits de la Constitution et ceux des instruments régionaux et internationaux ratifiés par la RDCongo en la matière.
Fait à Kinshasa, le 18 août 2017
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV)