Selon des sources proches de la « Kabilie », en dépit de l’apparente sérénité qu’il affiche, le « raïs » commence « à craquer ». Il lui arrive de piquer du nez devant certains de ses collaborateurs. Signe évident que « Papa roméo », alias « Président-raïs » dort mal. Pessimiste, il évoque de plus en plus à haute voix la mort violente tant de « son » grand-père Kabila Taratibu que de « son » père Mzee LD Kabila. Un certain climat de peur commence à s’emparer des membres du premier cercle. Certains oligarques commencent à « évacuer » les membres de leur famille. D’autres, changent d’adresse. Kalev Mutondo a donné le « go ahead ».
Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien dans les cancans de Kinshasa-Lez-Immondices, le chef barbouze Kalev Mutondo, notre James Bond national de pacotille, a changé de toit. Il a quitté, sur la pointe des pieds, le très bourgeois quartier Ma Campagne à Binza pour se planquer à Limete.
Le très détesté patron de la police politique du « raïs » a confié à quelques proches qu’il se sentait de moins en moins en sécurité à Ma Campagne. C’est au très résidentiel quartier de Limete qu’il a emménagé. Ni vu ni connu.
A en croire mon ami qui sait décidément tout sur tout, la villa qu’occupait Kalev à Ma Campagne était entourée par deux immeubles à plusieurs niveaux. Les voisins pouvaient ainsi voir tout ce qui se passait chez lui. « Par ces temps qui courent, ces immeubles constituent des positions de tir de premier choix pour les snipers… », aurait-il confié à quelques proches.
Cynique, mon ami d’ironiser que « Kalev » a compris l’avantage qu’offre le quartier de Limete avec le boulevard Lumumba qui conduit tout droit à l’aéroport de Ndjili…
Fidèle à ma naïveté génétique, je lui ai posé une question: « A Limete, le patron de l’ANR Kalev Mutondo habite-t-il dans une résidence de location ou dans sa propriété? » La réponse de l’ami est tombée comme un couperet: « Je ne cesse de t’exhorter de descendre de ton cocotier. Tu es sourd ou quoi? ». Il gueule: « Ne sais-tu pas, qu’en tant que chef barbouze, Kalev Mutondo dispose d’une caisse noire qu’il gère à sa guise? Pourquoi voudrais-tu qu’il soit locataire alors qu’il vient de s’installer dans une somptueuse propriété à lui? »
Après un moment de silence, j’ai murmuré: « Vanitas vanitatum, et omnia vanitas. Vanité de vanité Tout est vanité. Kalev n’emportera pas ces biens matériels dans sa tombe ». Mon ami afficha subitement un large sourire et me souffla dans le creux de l’oreille: « Tu m’épates. Ton cerveau commence à fonctionner. Effectivement, tous ces biens mal acquis seront confisqués par le Bula Matari ».
Mon ami qui a décidément une mémoire d’éléphant de me rappeler que suivant un arrêté n°0009/CAB/MIN-ATUH/2015 signé en date du 21 mars 2015, le ministre de l’Aménagement du territoire, urbanisme et habitat, l’ex-transfuge du MLC Omer Egwake a « vendu » à Kalev Mutondo une maison de l’Etat qui servait de résidence officielle au Redoc à Lubumbashi.
Une année auparavant, soit en 2014, le tout-puissant chef barbouze avait fait démolir l’ancienne maison qui appartenait encore au domaine public. En lieu et place, il a construit un immeuble privé à plusieurs niveaux.
Erudit, friand des choses de l’esprit, mon ami de lancer une citation chère à Georges Clemenceau: « L’homme absurde est celui qui ne change jamais ».
Par Robert Yuka ea Djema