A quelques 150 jours de l’expiration du bail de l’actuel locataire du Palais de la Nation, les « kabilistes joséphistes » commencent à soulager leur conscience en s’épanchant sur les mœurs au sein de la Kabilie. La première dame, surnommée « la Sainte Olive », en prend pour son grade.
Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les cancans de Kinshasa-Lez-Immondices, le Tout-Kinshasa politico-affairiste murmure que « Mama Olive » usée par dix années de vie commune avec le « raïs », alias Papa-Roméo, alias commandant suprême des FARDC, de la police nationale et des Bana Mura, Mama Olive se comporte de plus en plus en « Marraine » d’une mafia congolo-asiatique.
A en croire l’ami, la première dame a trouvé le filon pour se rendre financièrement indépendant du raïs de la République très très démocratique du Congo-Zaïre.
Fidèle à ma naïveté génétique, j’ai posé une question à l’ami: Qu’a-t-elle fait au juste? La réponse de mon ami est tombée avec sa brutalité habituelle: « Cela fait longtemps que je t’implore de descendre de ton cocotier pour voir ce que tout le monde voit et entendre ce que tout le monde entend… »
Je me suis gratté le crâne sans bien comprendre le sens de cette remarque. L’ami revient aussitôt à la charge tel un taureau face à un chiffon rouge. « Tu n’as pas entendu ce qui se raconte dans la ville comme quoi, la première dame rackette des hommes d’affaires libanais et indo-pakistanais établis à Kin? », m’interroge-t-il.
Sans me laisser l’occasion de répondre, il poursuit: « Pour ne pas encombrer ton petit cerveau, retiens simplement que ‘Mama Olive’ est devenue la ‘marraine’ des entreprises libanaises SofiBanque, Pain Victoire et Mino Congo ». A en croire l’ami, les patrons de ces sociétés se présentent partout comme étant « les amis de la Maman ». En cas d’ennuis quelconques, ils contactent à toute heure « l’homme de Dieu » Théodore Mugalu, le chef de la maison civile du « raïs ».
Mon ami qui sait décidément tout sur tout et presque tout sur rien de mentionner sur cette liste des « amis de la première dame » un certain Arish, de nationalité indienne. Propriétaire d’une compagnie d’aviation, ce cher compatriote d’Indira Gandhi construit plusieurs buildings dans la capitale de la République très très démocratique. « C’est sans doute du blanchiment », ai-je rétorqué à l’ami. Réponse: « Je vois que tu commences à descendre de ton cocotier ».
Mon ami qui a une mémoire d’éléphant m’a rappelé que lors de la célébration de l’anniversaire de la marraine de la mafia, pardon, de la première dame, au mois d’août 2015, le patron de la Chemaf (Chemical of Africa), un certain Shiraz Virji – qui passe pour le plus grand pollueur au Katanga – avait offert tout un container de champagne rosé « Laurent Perrier ».
L’ami s’étonne de voir le « raïs » et la « première dame », bien qu’avertis, tomber dans les mêmes travers que les dirigeants du régime mobutiste. Il lance une locution latine: « Qui habet aures audiendi, audiat ». Voyant mon trouble, il traduit: « Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ».
Par Robert Yuka ea Djema